Le presque tour du monde en bien plus que 80 jours: Sucre, Tarabuco et les villages de Jalq'a

Nous arrivons a Sucre vendredi 23 mars en meme temps qu Evo Morales (president de la republique plurinationale de Bolivie) et Cristina Fernandez (presidente de la republique d Argentine) qui commemorent une heroine des guerres d independance tout en signant des accords bilateraux de vente de gaz. Nous pouvons donc nous joindre a la foule - peu nombreuse selon les standards europeens - et saluer les 2 presidents. Nous pourrons ensuite visiter la Casa de la Libertad construite par les espagnols au 17eme siecle pour etre l une des 1ere universite d amerique du sud et ou a ete signe la declaration d independance de la Bolivie en 1825. Nous visitons aussi le musee ethnographique qui, accompagne d un programme de recherche sur les traditions de tissage et musique a pu, ces dernieres annees faire redecouvrir et relancer ces differents arts et apporter quelques rares ressources supplementaires aux villageois. Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie et fait figure de bourgeoise en comparaison a Potosi la populaire. Il y a de nombreux batiments officiels ici, des bars, restos et boutiques un peu plus "classes" et les quartiers indigenes sont relegues a la sortie de la ville, alors a part quelques mendiants, la pauvrete ne se fait pas trop sentir.

Dimanche est le jour des rameaux et les nombreuses eglises de la ville sont bondees. De notre cote, nous partons pour le celebre et traditionnel marche de Tarabuco, immense et haut en couleurs et odeurs. C est le lieu de rendez vous de tous les indigenes des environs pour s approvisionner en toute sorte de marchandises et les touristes ne sont pas rares non plus. Comme on dit ici , c'est du "muy tipico".

Lundi, nous partons pour une rando de 3 jours dans les villages ou vivent les indigenes de Jalq'a. Nous sommes accompagnes de Pablo, etudiant en tourisme de Sucre qui, avec son association propose des balades "cles en main". Le voyage par la route est une vraie epreuve. 4h sur une piste defoncee, en camion betaillere, compresses et essayant de nous accrocher tant bien que mal a tout ce qu il est possible d attraper. Nous marchons ensuite des villages de Chaunaca a Maragua (ou on attend l electricite avec beaucoup d espoir ce mois-ci) puis a Potolo. Outre les paysages magnifiques - la presence de ferrite donne des couleurs rouge pourpre aux montagnes et les nombreux champs en terrasse cultives offrent de multiples degrades de verts - nous passons par de nombreuses maisons de terres entoures de quelques champs ou se melangent les cultures de mais, feve, ble, orge, pois, quinoa, tournesol, .... Ces cultures en terrasse accrochees a des hauteurs invraisemblables ainsi que les quelques troupeaux de chevres, moutons et vaches assurent la maigre subsitance des paysans indigenes. On vit de tres peu ici, et la feuille de coca est un "bon" moyen de se donner du courage pour affronter ce quotidien plutot miserable. Notre retour se fait de nouveau en camion, mais cette fois nous montons en premier et pouvons nous menager un espace plus "vivable". Nous rentrons donc a notre hotel confortable et pour nous, cette experience sera finalement un souvenir assez eprouvant mais tres riche en connaissance de la vie de ces indigenes qui pour certains ne parlent que le queshua et ont une vie extremement dure.

Nous sommes depuis vendredi soir a La Paz, capitale de la Bolivie et profitons d une double actualite. C est le week-end de Paques et les processions et messes attirent une foule importante de fideles dans toute la ville. Dimanche se deroulent les elections municipales et regionales. La constitution prevoit des mesures exceptionnelles comme l interdiction de voyager le jour du vote et durant les 24h qui le precedent -aucun avion, bus, ne circulent dans tout le pays - mais aussi, et c est plus ennuyeux, l interdiction de servir de l alcool dans les bars et restos le jour du vote et les 48h qui le precedent. Aujourd hui dimanche, l atmosphere de La Paz est tout bonnement incroyable. Pas un vehicule ne circule et les gens ont plaisir a marcher, faire du velo, jouer au foot dans la rue et en ce qui nous concerne nous apprecions de pouvoir dehambuler sans etre stresses par les bruits incessants et le traffic. Nous pouvons aussi visiter quelques bureaux de vote dont un en plein air sur un mirador qui surplombe la ville : des observateurs internationnaux ont ete invites a venir controler et la police et l armee sont egalement tres presentes dans et autour des bureaux de vote.
Demain matin nous partons pour 15 jours de trek dans la Cordillera Real, donc nous vous donnons rendez-vous vers le 20 avril.

Evo vous passe le bonjour